COLOMBOPHILIE: LES FEUX DE L’AMOUR CHEZ LES PIGEONS

Stéphane Dubois élève des pigeons voyageurs depuis l’âge de treize ans. Passionné, il fait de ses volatiles des champions qui briguent les premières places dans les compétitions.

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Chaque jour, matin et soir, Stéphane Dubois s’occupe de ses champions.    (Photo Dominique ROQUELET)Chaque jour, matin et soir, Stéphane Dubois s’occupe de ses champions. (Photo Dominique ROQUELET)

VESOUL
Stéphane Dubois est colombophile. À son domicile à Navenne en Haute-Saône, il élève, sélectionne et dresse des pigeons voyageurs afin de les engager en compétition.

Cette passion, contractée à l’âge de 13 ans, est très réglementée car le pigeon est considéré comme une “arme”. « Il faut être Français, avoir un casier vierge, être adhérent à une association, se déclarer au ministère de l’Intérieur… », énumère-t-il comme conditions. La France possède même son colombier militaire au Mont Valérien. « On est tous mobilisables en cas de conflit », précise Stéphane Dubois qui travaille au commissariat de Vesoul.

L’homme préside le tout nouveau groupement colombophile de Franche-Comté qui regroupe cinq associations. Soit, au total, 51 colombophiles. « La colombophilie, on l’exerce comme on veut. On bâtit son colombier à son image », résume Stéphane Dubois qui en possède quatre. Certains pratiquent la compétition, d’autres le voient comme un loisir.

Une moyenne de 80 km/h
Stéphane Dubois, lui, façonne des champions. Cette année, il a terminé quatrième du championnat du Groupement qui se tient de fin avril à fin juillet. Concrètement, tous les week-ends, on met les pigeons engagés dans des paniers plombés. Charge à un convoyeur de les amener puis les lâcher de différentes destinations françaises de plus en plus lointaines. La plus éloignée cette année : Bordeaux. Les temps de parcours sont alors comptabilisés et les points s’accumulent. En moyenne, un pigeon vole à 80 km/h.

Pour briller, Stéphane Dubois déploie une stratégie digne des Feux de l’amour. « À la fin de l’hiver, je les marie », raconte-t-il à propos de ses pigeons, majoritairement de race “bleus barrés”. « Je les laisse faire un ou deux jeunes. Ensuite, je les sépare. Puis, je les fais travailler et leur récompense, c’est de revoir leur femelle ou leur mâle. » Car le pigeon est monogame et n’a normalement qu’une partenaire dans sa vie. Sauf que le passionné « les entraîne à l’adultère. Je mets les vieilles femelles avec des petits jeunes et vice-versa. Pour les motiver. » Car, en temps normal, un pigeon séparé de sa moitié peut se laisser mourir. Or, comme les pigeons peuvent être victimes d’accidents ou de prédateurs comme le faucon pèlerin, il ne faut pas qu’ils s’attachent.

Stéphane Dubois possédait, par exemple, 116 pigeons début juin. Il lui en reste 52. Les champions ne font donc pas de vieilles plumes ! Son plus ancien est né en 2009. « Il faut travailler pour améliorer la race », ne perd pas de vue le colombophile. Qui suit tous les résultats comme celui du vainqueur du championnat international, l’an passé, qui était français. « Il a vendu son champion pour la somme de 110 000 € ! » Dans certains pays, comme la Chine ou les États-Unis, ce loisir est une véritable passion. En cette fin de saison, les champions sont de retour au bercail. « Et là, c’est la fête », s’amuse Stéphane Dubois, capable de reconnaître chacun de ses pensionnaires…

Cécilia CHERRIER

http://www.vosgesmatin.fr/actualite/2013/08/12/les-feux-de-l-amour-chez-les-pigeons