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Qui est vraiment Daniel Galvan  le pédophile espagnol gracié au Maroc ?

SCANDALE - En Espagne comme au Maroc, le profil du pédophile pose la question des raisons de sa grâce. S'agissait-il réellement d'une erreur ou bien l'homme, qui se serait présenté comme un ex-espion irakien à la solde de l'étranger, était-il protégé ?

Professeur d'université, espion irakien à la solde de Madrid... Le trouble passé de Daniel Galvan, le pédophile espagnol gracié par erreur par le roi du Maroc avant d'être de nouveau arrêté lundi dans son pays, alimente la chronique alors que son sort est au coeur d'un imbroglio judiciaire entre Madrid et Rabat.

Depuis 2003, Daniel Galvan s'était installé à Kenitra, à quelques encablures de la côte atlantique au nord de Rabat. A ses voisins, l'homme aujourd'hui âgé de 63 ans se présentait comme un professeur d'université à la retraite. En fait, il n'avait jamais travaillé comme professeur mais au sein de l'administration de l'université de Murcie, dans le sud-est de l'Espagne. L'établissement a confirmé lundi avoir employé l'homme de 1996 à 2002, d'abord comme stagiaire puis sous contrat. Arabophone, Galvan était affecté au département des Relations internationales où "il était impliqué dans le développement des relations de l'université avec le monde arabe et la mobilité des étudiants", a précisé un porte-parole de l'université. Ce dernier a expliqué que l'employé ne s'était pas présenté en 2002 à un concours qui lui aurait permis de renouveler son contrat, et qu'il avait quitté son poste depuis.

Une histoire d'espionnage

Sa bonne connaissance de l'arabe, Daniel Galvan la tient de son origine irakienne. A ce sujet, le quotidien El Pais rapporte qu'il a raconté à son avocat marocain être un ancien responsable de l'armée irakienne. A ce poste, il aurait affirmé avoir collaboré avec les services secrets étrangers pour renverser l'ancien dictateur Saddam Hussein, chassé du pouvoir lors de l'intervention militaire menée par les Etats-Unis en 2003. D'où l'hypothèse digne d'un roman d'espionnage émise par El Pais : le nom de Daniel Galvan pourrait être "l'identité que lui ont fabriquée les services secrets quand ils l'ont fait sortir d'Irak, lui ont fourni des papiers espagnols et l'ont transformé en un professeur de l'université de Murcie à la retraite"...

Quoi qu'il en soit, Daniel Galvan choisit en 2003 de poser ses valises au Maroc. C'est là qu'il sera condamné huit ans plus tard à 30 ans de prison pour des viols commis sur onze mineurs. L'avocat des victimes, Me Hamid Kraïri, l'a fait arrêter en dévoilant des photos du pédophile avec ses victimes. L'homme choisissait selon l'avocat ses victimes dans "la périphérie de la ville". Lui qui possédait " deux propriétés" dans la région, toujours selon l'avocat, a "profité des problèmes d'argent des familles du voisinage" pour commettre ces abus sur les enfants, rapporte le quotidien El Mundo, citant le tribunal qui l'a condamné.

A Kenitra, les habitants réclament désormais la vérité sur la grâce accordée au criminel par le roi Mohammed VI. Daniel Galvan a-t-il vraiment bénéficié d'une erreur commise par l'administration, comme le plaide Rabat, ou était-il protégé en haut lieu pour d'obscurs services rendus ? "Les gens d'ici veulent des réponses sur les circonstances de cette grâce", insiste Me Kraïri. Pour les obtenir, des sit-in restent prévus mardi soir à Casablanca, la capitale économique, et mercredi à Rabat.

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